Objets remarquables
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Biface
Le biface est un outil, généralement en pierre, obtenu par façonnage d’un bloc ou d’un galet et présentant une symétrie bilatérale et bifaciale.
Connu en Afrique de l’Est à partir de – 1.76 million d’années, les bifaces apparaissent en Europe il y a 600 00 ans environ et caractérisent généralement le Paléolithique inférieur (Acheuléen).
Plus de 300 bifaces ont été découverts dans la grotte du Lazaret. Ils sont généralement en calcaire marneux (roches disponibles à proximité du site) et exceptionnellement en quartzite ou en silex. Ils peuvent être taillés sur l’ensemble de leur surface et de leur périphérie. Ils conservent souvent une base réservée non taillée (dénommée le cortex).
Dans la grotte du Lazaret, on observe une disparition progressive des bifaces, de la base au sommet du remplissage.
Eclat de type Levallois
Les assemblages lithiques de la grotte du Lazaret sont caractérisés par la présence, en quantité non négligeable et tout au long du remplissage, d’outils attestant d’une maîtrise du débitage de type Levallois.
Le débitage Levallois est une technique de production d’éclats apparaissant en Europe occidentale à partir de – 350 000 ans environ et se développant tout au long du Paléolithique moyen. Cette méthode de débitage consiste à obtenir - grâce à un enchaînement de gestes élaborés - un éclat de forme prédéterminée à partir d’une préparation particulière du support utilisé (dénommé nucleus) obtenue par une série d’enlèvements.
Mandibule de panthère
La grotte du Lazaret n’a pas été occupée par l’homme de façon permanente et, en son absence, d’autres prédateurs venaient s’y installer.
Ainsi, les centaines de milliers de restes de petits vertébrés (rongeurs, insectivores, amphibiens et reptiles) découverts dans le site montrent qu’il a été cycliquement occupé par des rapaces nocturnes et des petits carnivores.
Certains ossements d’herbivores présentant des traces de rognage ou de digestion attestent du passage de grands carnivores, notamment le loup, dans la grotte, en l’absence de l’homme.
Cependant, certains restes de carnivores présentent des traces de découpe indiquant une intervention humaine, notamment dans le but de récupérer la fourrure.
De telles preuves ont été notamment mises en évidence sur des ossements de panthère [Panthera (Leo) spelaea].
Mandibule de cerf
Les restes osseux et dentaires de cerf (Cervus elaphus) sont très majoritairement représentés dans la grotte du Lazaret. Cette dominance du cerf est induite non seulement par sa bonne représentation dans les environs de la grotte, mais surtout par le fait que les hommes du Lazaret ont vraisemblablement élaboré une économie et une stratégie de subsistance reposant sur une chasse spécialisée et ciblée sur cette espèce.
Les nombreuses stries de découpe visibles sur les ossements de grands mammifères attestent de techniques élaborées de boucherie et d’une exploitation maximale des carcasses, (récupération de la viande, de la moelle et de la peau).
L’Homme du Lazaret
A ce jour, 28 restes humains ont été identifiés dans le remplissage de la grotte du Lazaret ce qui souligne l’importance du site.
L’étude des os et du matériel dentaire a révélé une morphologie robuste et un fort dimorphisme sexuel (différence de morphologie entre les sexes) qui peuvent être rapportés à des hominidés qui se situent « à l’aube de la néandertalisation ».
La grotte du Lazaret constitue par conséquent un site de référence pour comprendre l’émergence de l’homme de Néandertal (Homo neanderthalensis).