Les origines de l’humanité
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Le plus ancien représentant connu de la lignée humaine
Baptisé « Toumaï », (« espoir de vie » en langue goran), Sahelanthropus tchadensis est le plus ancien fossile connu de la lignée humaine. Il a été découvert au Tchad et date de 7 millions d’années.
Si ce fossile présente des caractères morphologiques proches de ceux des grands singes quadrupèdes actuels, la base de son crâne dénote une aptitude à la bipédie (possibilité de se mouvoir grâce aux seuls membres postérieurs).
Des prétendants arboricoles et bipèdes
Les fossiles découverts au cours des dernières décennies montrent que l’acquisition de la bipédie n’a pas été soudaine et semble résulter d’une conjonction de facteurs comportementaux, sociaux et environnementaux.
Datant d’environ 4.4 millions d’années, un hominidé primitif, découvert dans la vallée de l’Awash en Éthiopie et dénommé Ardipithecus ramidus, présente un ensemble de caractères permettant de supposer que les chemins de l’hominisation ont été multiples, complexes et souvent étonnants. En effet, certains caractères dentaires le rapprochent des grands singes quadrupèdes actuels (gorilles, chimpanzés et bonobos) alors que la morphologie de la base de son crâne atteste d’une locomotion bipède.
Enfin, la longueur du membre antérieur et la morphologie du pied (grand orteil opposable) révèlent une aptitude indéniable à la vie arboricole. La locomotion d’Ardipithecus ramidus, diffère donc à la fois de la bipédie des humains et de la quadrupédie des autres grands singes actuels. Il ne s’agit par conséquent ni d’un chimpanzé, ni d’un humain.
Le buissonnement des australopithèques
En Afrique australe, orientale et centrale, entre 4,4 et 1,5 millions d’années, on assiste à une véritable évolution buissonnante de la lignée humaine qui aboutit à l’apparition d’au moins 11 espèces fossiles.
Il s’agit des australopithèques qui possèdent une bipédie plus aboutie que les formes antérieures et se rencontrent dans des environnements relativement boisés et humides, dans des savanes arborées et également dans des milieux plus arides. Il semblerait que ce soient des australopithèques qui ont taillé les premiers outils, il y a environ 3,3 millions d’années.
Parmi les australopithèques, figure notamment le célèbre fossile dénommé « Lucy », découvert en 1974 et datant d’environ 3,2 millions d’années.
La variété des formes connues d’australopithèques montre que les premières étapes de l’évolution de la lignée humaine s’apparentent à un buissonnement complexe, qui s’est traduit notamment par une grande diversité des formes fossiles. Cette multiplication des espèces suggère que différentes voies évolutives ont existé par la passé.
Les premiers représentants du genre Homo et la généralisation de la taille des outils
En Afrique, à partir de 3 millions d’années, on assiste à une aridification conséquente du climat qui s’accompagne d’une ouverture du milieu (développement des steppes). Dans ce contexte apparaissent, il y a 2,8 millions d’années environ, les premiers représentants du genre Homo. Ce sont ces hommes fossiles, dénommés Homo habilis, qui vont généraliser la taille des outils, voilà 2,5 millions d’années.
Les facteurs menant à l’invention, puis à la généralisation de l’outil taillé demeurent fortement hypothétiques. L’homme n’est en outre pas la seule espèce à avoir recours à des techniques complexes. En effet, divers primates – notamment les chimpanzés – et d’autres animaux utilisent occasionnellement des outils (pierres ou végétaux) pour mener à bien certaines tâches.
Cependant, les humains ont su très tôt développer un usage spécifique des techniques et la singularité de leur outillage réside dans le fait qu’il est susceptible d’être réutilisé et modifié. Il semble que les autres espèces animales n’aient pas accès à une telle complexité et la conception des outils apparaît donc bien comme étant le propre de l’homme.
Une humanité en mouvement
Des travaux récents ont montré que des groupes humains (se rapportant alors peut-être à Homo habilis) sont susceptibles d’avoir été présents en Asie – notamment en Inde à Masol 1 et en Chine à Longgupo - à partir de 2,6-2.4 millions d’années. La rareté des sites préhistoriques entre 2,5 et 2,0 millions d’années plaide plutôt en faveur de peuplements ponctuels et éphémères.
Il y a environ 1,8 million d’années, des groupes humains (se rapportant à Homo ergaster ou à Homo erectus selon les auteurs) ont quitté le berceau africain de l’humanité et se sont installés de façon pérenne sur les marges méridionales de l’Europe et de l’Asie, consacrant le début de l’aventure humaine à l’échelle planétaire.